L'odeur de la résine et sa jupe empesée
La barque « Filea » : ma vie heureuse ancrée.
Mes deux fils de quinze ans, deux poissons sans écailles,
Tirent des traits de cuivre au flanc vert de la vague.
La chaleur est une énorme reine assise
Sur treize chaises de bougainvillée rose.
Grenade, Algésiras et les balcons de fer,
Les murs blancs, la rosée marine, les oranges,
Les pâtisseries que l'on nomme
« Ensaimadas » avec leur sucre en cheveux d'ange.
L'île est une main d'or qui serre mon bonheur
Dans le creux corail de sa paume.
Nul ne sait où nous sommes.
D'être heureuses, mes mains s'ouvraient comme des fleurs.
(Poésies complètes) |