Biographie des frères GRIMM

Jacob Grimm connut une carrière brillante : bibliothécaire du roi de Westphalie, professeur d'histoire médiévale à l'université de Göttingen - dont il fut renvoyé à cause de ses idées politiques - membre du parlement de Francfort . Wilhelm Grimm ne fut que sous-bibliothécaire avant d'être professeur également à l'université de Göttingen.

L'oeuvre des deux frères, qu'il s'agisse des Contes ou de leur travail scientifique est née de leur profonde intimité, d'une communauté de sentiments et d'intérets intellectuels qui les unit jusqu'au bout.

Les frères Grimm ont travaillé ensemble à des problèmes de littérature médiévale (le premier livre de Jakob, Uber den altdeutschen Meistergesang, 1811, était consacré à la poésie allemande de troubadours). Wilhelm se préoccupait de poésie médiévale scandinave qu'il traduisait, commentait et éditait.

La gloire leur vint d'une manière un peu inattendue en 1812 quand ils éditèrent leur premier recueil de Contes.
Le succès des Contes d'enfants et du foyer (Kinder und Hausmärchen, 1812-1815) fut grand auprès du public. Quelques écrivains furent plus réticents, comme Brentano qui vit là l'occasion de relancer la vieille querelle sur la "poésie de nature" (inférieure à ses yeux) et la "poésie d'art" (la sienne par exemple).

Entrainés par leur foi religieuse et patriotique, ils se penchèrent sur les légendes germaniques qu'ils commencèrent à commenter et à éditer à partir de 1816. Détourné de ces sujets par ses recherches philologiques, Jakob abandonna a Wilhelm, pourtant préoccupé de problèmes analogues (Uber deutsche Runen, 1821), le soin d'établir le troisième volume des Contes. Alors que la deuxième édition représentait un remaniement stylistique, celle-ci s'adresse moins au grand public qui trouva le livre trop austère.

Les deux frères se sont longtemps intéressés à la littérature médiévale allemande. Ils avaient commenté et édité la Chanson des Nibelungen (Nibelungenkied), Le Pauvre Henri (Der arme Heinrich) de Hartmann von Aue. Leur intérêt se porta peu à peu sur la langue elle-même. L'étude des langues et de leur étymologie n'était pas nouvelle en 1819, date de première édition de la Deutsche Grammatik de Jakob. De leurs travaux date la germanistique moderne. La minutie de leurs recherches les mena à des découvertes essentielles. Celles-ci concernent la métaphonie (explication et histoire de la palatalisation de voyelles), l'apophonie (explication des structures verbales à partir des variations vocaliques), et surtout les lois gouvernant les mutations consonantiques des langues germaniques. Jacok Grimm avait créé une science, mais il ne put mener à bien toutes ses recherches. Des oeuvres philologiques ultérieures permirent d'avoir une vue complète de l'évolution de la langue.
La première mutation (première loi de Grimm), concerne le changement progressif des structures consonantiques. Selon la deuxième loi de Grimm, les occlusives sonores s'assourdissent.

Il serait inexact de confondre, en raison de leur travail en commun, les personnalités et les oeuvres de Jacob et de Wilhelm. Le premier fut un esprit hardi, aventureux, dont bien des hypothèsesdans l'oeuvre de jeunesse se sont révélées fausses. Il fut un grand enthousiaste, un grand découvreur, alors que Wilhelm fut un savant minutieux, consciencieux et fécond.


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